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Le_Blog_2_P.

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10 mars 2006

Pignon et contexte

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Photo d'un pignon de maison d'habitation à Riec-sur-Belon dans le Finistère. La route que l'on voit est celle qui va jusqu'à Pont-Aven ou jusqu'à Quimperlé car il y a bien sûr deux directions ! En général les publicités peintes se trouvent sur les routes fréquentées ou plus justement les routes fréquentées à l'époque où elles ont été peintes. Nuance ! Les publicités murales peintes sont donc parfois des marqueurs d'ancienes routes de forte circulation (et d'où de forte visibilité et de forte audience captive). Ce serait intéressant de cartographier les emplacements de ces publicités, de les relier et de comparer les routes virtuelles ainsi formées aux routes anciennes et aux routes actuelles. C'est un full time job ça ! (Tiens pourquoi je me mets à parler anglais now?)

Cette publicité est quasiment effacée, il faut la regarder de près pour essayer de distinguer ce qui y est écrit. Pour ma part j'ai cru y lire "-----UAIRE". Est-ce "ANTIQUAIRE" ? Ce serait assez drôle au vu du panneau publicitaire en bas à droite, du vulgaire plastique sérigraphié !!!!

Je me suis dit plusieurs choses en prenant cette photo. Devais-je cadrer uniquement sur la publicité ? sur le pignon ? sur le premier plan (avec cette pancarte PVC sérigraphiée) ? sur l'arrière-plan (la route en l'occurrence ici) ? Je n'ai pas de religion à ce propos mais je pense qu'une photo présentant l'arrière-plan a le mérite de contextualiser. L'avantage des photos numériques est que l'on peut zoomer assez finement. Le premier plan, que j'ai laissé apparent, fait apparaître les mots "ANTIQUITES" et "(ANTIQ)UAIRE". Drôle non ? Elle superpose aussi les deux types de support publicitaire, le PVC faisant écran à la peinture.

               jd300097

     (Même photo mais sans l'arrière plan, vous avez remarqué que l'inscription PVC s'efface aussi ?)

L'autre chose que je me suis dite c'est que ce serait intéressant de passer ce mur à la radiographie pour déchiffrer les inscriptions, révéler les couleurs et dater le tout. Assez utopiste tout ça !

Cest tout pour celui-là.


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9 mars 2006

Pas no ! Pas no !

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Dans ce panneau j'aime le côté hyper géométrique et carré alors que la réalité géographique et topographique est sûrement très différente ! Les hommes ont a volonté de rationnaliser. Ce panneau est vraiment une oeuvre significative de l'esprit humain je trouve. Il y a la volonté d'indiquer, de simplifier, de rationnaliser.

Ce qui m'amuse c'est l'intrusion d'un mot français parmi les autres tous bretons et assez complexes. "Pont Amis" semble si incongru !

Pour ce panneau je me souviens avoir fait un demi-tour, être revenu sur mes pas, avoir pris la route de Trémagon, avoir fait un nouveau demi-tour, garé la voiture sur le bas-côté. Je suis sorti quelques minutes pour immortalise ce panneau. Je me souviens qu'il a bien pris la pose, assez sagement. J'ai fait fi des regards des conducteurs de camions et de véhicules légers qui m'ont vu prendre cette photo. Ils ont dû se poser des questions. Mais bon, c'est bien de se poser des questions dans la vie, ça fait avancer.


9 mars 2006

Les murs mûrs

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Je débute cette catégorie de billets nommée "La ville palimpseste" par la publication en ligne de ce pignon de maison d'habitation sur lequel a été peinte cette publicité. Cette maison, aujourd'hui inhabitée, se trouve à la sortie de la commune de Tourc'h dans le Finistère. Sur la D305 je crois.

Un palimpseste est un parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. Ici à la place du parchemin c'est un mur. A la place du manuscrit de la peinture. A la place de l'écriture des graphismes et de l'écriture. Seul l'aspect nouveau texte est conservé.

C'est ici une publicité peinte pour un magasin de meubles situé à Quimper dans le Finistère. Je ne connais pas la date de la peinture de ces graphismes. Le numéro de téléphone à 6 chiffres donne une indication de l'époque. La France est passée pour information à la numérotation à huit chiffres le 25 octobre 1985. Le style de l'écriture fantaisie laisse penser que "Style Décor" a été peint à la fin des années 70 voire début des années 80.

Ce qui est intéressant ici dans ce palimpseste c'est que la nouvelle écriture reprend a priori l'ancienne écriture. "Meublez-vous" a été réécrit. On peut penser que l'inscription avait été dégradée par le climat océanique breton et qu'elle a eu besoin d'être rafraichie. A moins qu'elle n'était plus à la mode et devait être remise au goût du jour. Hypoyhèse, hypothèse. Mais le temps a fait son effet et l'ancienne écriture a resurgi. Le mur n'a peut-être pas d'oreilles mais il a des souvenirs.

La polychromie a disparu en partie. On croit distinguer du blanc, du noir et du rouge. Une couleur primaire et le noir et le blanc qui ne sont pas des couleurs. Une publicité en tri-chromie, quelque chose de simple. Aussi simple que le message "Meublez-vous à Style décor - Quimper Tel: 95-17-65". Mystère quant à l'inscription en bas de la publicité.

Première photographie, d'autres en suivront. Je tenterais d'expliquer peu à peu le pourquoi de cette rubrique.

8 mars 2006

Ooooopppsssss !!!!!!!

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Ceci est la devanture d'un magasin de décoration d'intérieur on va dire. On va dire car il s'y vend des babioles pour la maison, ce n'est pas toujours du meilleur goût, c'est parfois kitsch, parfois drôle et même bizarrement parfois utile ! Ce magasin est situé dans le IXème arrondissement de Paris au carrefour des rues de Rochechouart et de Maubeuge. (Métro Cadet, ligne 7, le plus proche)

J'ai découvert ce magasin assez peu de temps après mon arrivée dans la capitale. Je faisais du repérage dans le quartier, je me promenais en vue de regarder les commerces à proximité et surtout de trouver une boulangerie digne de ce nom et ouverte le dimanche de surcroît ! Et un beau jour (ou peut-être une nuit) je suis passé devant cette devanture et je n'ai pu m'empêcher de sourire à la lecture du nom de la boutique "Oops !". J'ai immédiatement pensé à quelqu'un. Un ami qui m'avait fait découvrir un de ses films cultes (Torch Song Trilogy pour ne pas le citer). Film dans lequel le héros s'esclame "Ooopss" quand il commet une maladresse. Et il en commet beaucoup pour autant que je m'en souvienne ! Cela va déjà faire un bail que je l'ai regardé ! C'était un film en VHS en VO sous-titré d'assez mauvaise qualité. Il avait dû être visionné pas mal de fois je pense. Et j'ai retenu cette expression "Oooppps". Je ne sais pas si c'est dû au visionnage de ce film mais je remarque depuis que pas mal de gens disent "Oooppss" lorsqu'elles commettent une gaffe. J'en ris intérieurement.

Et comme par hasard cette boutique est située en face d'une bonne boulangerie digne de ce nom et ouverte le dimanche de surcroît ! Que la vie est bien faite ! Donc chaque dimanche que Dieu (Allah ou Vishnou) fait je sors de chez moi plus ou moins matutinalement pour acheter mon pain de ce jour. Et je passe devant cette devanture de cette boutique située dans le IXème arrondissement de Paris au carrefour des rues de Rochechouart et de Maubeuge. (Métro Cadet, ligne 7, le plus proche). Et chaque fois je pense à R. de P.


8 mars 2006

Plutôt Pluton !!!!!!!!!!!!! (autre titre: Haaa, le bo bar !!!!)

J'avais décidé d'aller ce soir-là à la rencontre d'un de mes contacts msn avec lequel je dialogue depuis des mois déjà. Je me délecte de ses billets sur son blog et je m'amuse de ses réparties sur le #chat. J'ai  donc profité de mon séjour en Bretagne pour enfin faire sa connaissance avant qu'il ne nous quitte pour d'autres contrées ... terribles et mystérieuses bien sûr ! J'avais noté ses jours de travail, car je devais le rencontrer dans le bar dans lequel il est serveur et programmé ma semaine de vacances en fonction de son planning et de mes impératifs. La rencontre allait avoir lieu le jeudi 23 février 2006! C'était écrit.

                                                    msn

Le mecredi 22 au soir je m'étais rendu sur le site www.mappy.com afin de visualiser l'itinéraire routier et de repérer le bar "Au bon barde " où ce jeune homme officiait. Car en effet j'allais me rendre, hé oui "me rendre" comme le condamné se rend à la Police (mdr), à Rostrenen. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup! J'explique. J'ai passé ma plus tendre enfance dans le Finistère Sud, sur le littoral et je suis plutôt un gars de la ville, un urbain quoi! Et là j'allais me rendre (je répète ce verbe je sais),et nuitamment de surcroît!, dans les Côtes d'Armor. Rostrenen, je ne sais pas trop pourquoi, est devenu au fil des années, et ce depuis mon enfance, d'après ce que j'ai pu en entendre de la bouche de mes parents, le symbole de la Bretagne profonde. La Bretagne des tracteurs, des vaches, des comices agricoles, de l'ennui et de la désertification. Le kreiz Breiz quoi (le Centre Bretagne - je pense à sous-titrer ce blog pour les non Bretonnants, mdr). Je n'étais, autant que je m'en souvienne, jamais allé à Rostrenen. Gast ! (Dieu !) Autant dire que cela allait être une expédition pour le néo-Parisien que je suis maintenant. Je l'avoue, je ne savais même pas situer Rostrenen sur une carte de Bretagne ! Ce devait être la rencontre du 3ème type, non, enfin celle du type tout court !

                              moiss_batt

                             (Le modèle MF -451, je kiffe trop grave !! )

Donc le mercredi 22 au soir je tappe 36 15 code mappy et je m'aperçois que je mettrai une heure pour y aller et une heure pour y revenir. Gast ! Mais bon, si Paris vaut bien une messe, Leninou (car tel est le pseudo de ce garçon) vaut bien deux heures de trajet ! Consciencieusement je mentalise le trajet et j'imprime la carte du centre de Rostrenen. Il ne me manquait plus que la balise Argos, le téléphone du SAMU et la trousse de premiers secours pour que je parte en expédition! Bon, je n'avais pas encore décidé de la tenue que je porterai, Google ne m'avait pas parlé de la mode vestimentaire et du dressing code en vigueur dans le centre Bretagne en février 2006.

                                              paysan

   (A un moment j'ai pensé venir habillé comme ça pour faire couleur locale mais je ne fume pas la pipe !)

Jeudi soir j'étais donc paré. J'avais déjà prés de deux heures de route dans les pattes, j'avais la fièvre, j'étais fatigué mais A moi Rostrenen ! J'étais prêt pour franchir un nouveau défi dans ma vie: aller dans un bar, et nuitamment de surcroît!, du centre Bretagne. Et en revenir. Le tout indemne of course. J'avais opté pour une tenue simple: jeans et pull, c'était le meilleur moyen pour passer inaperçu! Départ à 21 heures. Mon père m'avait dit que "la météo" avait prévu de la neige. Ting ! Je m'étais préparé à me retrouver bloqué par des congères au milieu de nulle part quelque part entre Penn Dache et Ker-Par-Ici. C'était bon, je m'étais préparé mentalement à tout! Je mis une heure pour me rendre jusqu'à Rostrenen. Il faisait un temps de chien, la pluie tombait sec (enfin mouillée je veux dire!). Les virages étaient nombreux et sinueux au possible. Je regardais avec inquiétude la pluie tomber sur le pare-brise et je m'attendais à voir s'abattre une tempête de neige d'un instant à l'autre. Bref, un trajet difficile. Heureusement, Beethoven me tenait compagnie en cette soirée. J'avais eu la bonne idée d'allumer France Musique qui retransmettait en direct un concert donné au Théâtre des Champs Elysées à Paris. J'avais raté le Triple Concerto mais j'avais réussi à choper le début de la 7ème symphonie. Cette oeuvre tumultueuse allait très bien avec l'agitation de mon esprit occupé à braver les éléments naturels et les virages artificiels. Je me disais que je ne devais surtout pas tomber en panne dans ce coin désertique, ça a été une de mes angoisses sur ce trajat aller. J'ai dû croiser 10 véhicules à tout casser ! Bigre, je m'enfonçais dans la jungle !

                                             virage

C'était drôle de passer par cette route. Je la prends très rarement mais beaucoup de souvenirs sont revenus à moi, des souvenirs en relation avec mes grands-parents paternels (Querrien, Mellac, Le Faouët ...). Des souvenirs de mon enfance surtout. Je suis passé aussi devant deux panneaux indicateurs (ha ! que j'aime ces panneaux !!) annonçant les chapelles de Saint Fiacre (magnifique jubé polychrome ) et Sainte Barbe. Mais bon il était tard, il pleuvait, je n'étais pas venu pour visiter des chapelles et en plus elles étaient fermées. Je devais aller prier dans un troquet, mdr !

                                                         serrer_main

(La poignée de main fut ferme et franche, les discussions égament. Pas d'autres commentaire de la rencontre au sommet)

Donc, me voilà dans le bourg de Rostrenen. Même pas besoin du plan que je m'étais imprimé la veille, j'ai trouvé la rue tout de suite. Belle église que celle de Rostrenen, je ne l'ai vue qu'en passant mais elle avait l'air d'avoir un certain . Je la visiterais une autre fois peut-être, je devais me rendre dans une chapelle pour l'instant. Bon, le bar est repéré. Que vais-je y trouver? Première surprise il y a pas mal de monde, des jeunes plutôt. Moi qui pensais y trouver des agriculteurs rougeauds et alcooliques avec leur moissonneuse-batteuse rangée en bataille devant le bar, j'en suis pour mes frais. Pas mal de dread locks, des piercings aussi. Des jeunes en bandes de copains. Quelques familles avec des enfants en bas âge. Je me poste devant le comptoir en vieux pilier de bar que je suis et je cherche le barman du regard. Trouvé ! Remarque, c'est pas difficile, ils ne sont qu'à deux à servir. Je commande un Coca, le patron me sert. Leninou m'a vu, il vient me serrer la main. Il me sourit. Regard de reconnaissance. C'est drôle, on se reconnaît alors que nous ne nous sommes jamais vus en vrai. Sympa le mec, quelques mots échangés sur le zinc, des brèves de comptoir en quelque sorte. Nous sommes continuellement interrompus par des clients qui n'ont qu'une envie, celle de consommer. Ils sont malins ces gens, ils ne sont pas chez eux et ils ne pensent qu'à boire. Quelle jeunesse ! Ils se croient au bar ou quoi ?

Leninou me dit qu'il va bientôt quitter ce bar et peut-être cette région pour aller ailleurs et faire autre chose. Ailleurs, il ne sait pas où. Autre chose, il ne sait pas quoi. Envie de partir à l'aventure qu'il me dit qu'il a envie. Je rigole en l'écoutant. Je lui demande s'il veut aller sur Mars. Il me répond : "non, sur Pluton". Pour faire un mot j'enchaîne et je dis "Plutôt Pluton". ça le fait rire. Je ris aussi mais au fond de moi je l'admire. Je me dis que je n'aurai pas le courage de partir à l'aventure comme ça. ça me laisse songeur. Je me replonge dans mon Coca. Je le regarde servir les clients, comment il manie bien les verres, comment il dose bien les boissons, comment il connaît par coeur les prix des boissons, un vrai pro quoi ! Je fais le tour du bar des yeux, je regarde les gens, les affiches sur les murs. Un chanteur est sur la petite scène une guitare à la main. Pas très gai ce qu'il chante. Je pensais que c'était un groupe qui était prévu. Ouf, finalement le groupe arrive sur scène. Je vais me trouver une chaise et une table dans la salle.

                               pluton

                      (Pas si mal Pluton finalement. Reste à voir à quoi ressemblent les Plutoniens .....)

Groupe de quatre personnes : batterie, basse, saxophone et chanteur. ça oscille entre chanson réaliste, chanson sociale, chanson humoristique. On sent plusieurs influnces, du Mano Solo notamment. C'est pas mal du tout. Il y a de très belles chansons, une qui parle de la boisson retient mon attention. L'idée du saxophone est pas mal, ça donne une belle touche de couleur à l'ensemble. Dommage que le mixage écrase un peu son son. Enfin c'est vraiment pas mal du tout. Le groupe s'appelle "La petite mort" pour info. Je me suis mis au bout d'une table où sont assis deux jeunes femmes et un homme. Je sirote mon cidre, pas un grand cru celui-là. A un moment l'homme se lève et les deux femmes se mettent à causer. Elles se mettent à rire. J'essaie d'écouter ce qu'elles disent, je crois entendre qu'elles se moquent du mec en question. Il doit essayer de draguer une des deux filles mais il ne lui pas adressé la parole. Les deux nénettes doivent railler ce mec. Il revient et la jeune fille qu'il devait draguer engage la conversation avec lui. Il répond mollement, je le crois entendre dire qu'il est fatigué. C'est pas gagné mon gars, c'est pas ce soir que tu vas conclure ! Devant la scène deux hommes sont en transe, ils dansent et s'agitent au son de l'orchestre. Ils déploient une belle énergie. On peut hésiter entre deux lectures, une pathétique ou une sympathique. Au gré de chacun. L'un des deux porte un blouson noir avec au dos les lettres FBI marquées en grand "Fashion" et deux autres mots que j'ai oubliés. Assez ridicule je trouve. J'avais vu ce même type de blouson à Paris mais là FBI signifait "Fort Beau Intelligent". Ce n'était pas le cas à Rostrenen!

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(Tin tin tin tin tin tin. Vous avez reconnu ? Je fredonne bien le générique de X Files, non ? Musique de Mark Snow)

La soirée touche à sa fin, le groupe a fini sa prestation, j'ai descendu mon deuxième cidre. Ting comment je tiens trop bien les alcools forts moi ! Je suis revenu au comptoir et là c'est la séquence intégration d'un néo Parisien en milieu rural inconnu. En fait je n'avais pas bu mon deuxième cidre, je venais juste de le commander et de me le verser dans un verre quand le mec au blouson FBI engage la conversation. Il me dit tout de go que je suis "une belle bête", que j'ai un beau gabarit, que j'ai des épaules larges, il me demande combien je mesure. Tiens, tiens. J'ai presque cru qu'il allait me demander la taille de ma bite. Bref. Il me dit tout car son "darron" mesure 2 mètres, pèse 110 kg, chausse du 48, qu'il est lui aussi une belle bête. Son "darron" a du mal à trouver des habits et des chaussures à sa taille. Il a peu de costumes car il doit se les faire faire sur mesure et ça coûte très cher, 1 500 € je crois. Et il me parle de son "darron", mon "darron" ceci, mon "darron" cela. Il n'a que ce mot à la bouche. Il me raconte un épisode où pendant des vacances dans un camping quelqu'un avait garé sa voiture sur l'emplacement de son "darron", alors son "darron" est sorti de la voiture et il acassé la gueule du mec. Un des enfants de ce monsieur avait frappé l'homme au blouson FBI (il n'avait que 9 ans) mais son "darron" l'avait saisi par le col, envoyé valdinguer en l'air et pris la défense de son fils. ça c'est du "darron" ! Il poursuit le récit de sa vie. Il travaille comme second de cuisine à l'hôtel restaurant Henri IV de Rostrenen. Son "darron" a une Scénic, c'est lui qui a installé les meubles dans l'appartement qu'il occupe. Il est beaucoup plus petit et moins costaud que son "darron". Complexe d'infériorité ? Il a l'air triste cet homme, il a les traits marqués, j'imagine bien un célibataire qui a connu des galères dans sa vie, qui se retrouve seul dans l'appartement que lui a aménagé son "darron" et qui va au bar pour oublier et pour boire. Simple hypothèse. Il me dit que je suis quelqu'un de sympathique car on peut discuter avec moi et que c'est bien. Suivent d'autres compliments et banalités que nous échangeons. Il doit être triste et seul au fond de lui cet homme. Il dit qu'il n'a qu'un copain. Qu'il a noué amitié avec quelqu'un avec qui il s'était battu un soir alors qu'ils avaient bu. Depuis ils sont amis. Il n'a pas l'habitude de se battre pourtant ... J'avais en tête un film de Chaplin dans lequel Charlot rencontre une personne avec qui il se lie d'amitié la nuit quand elle a bu et qui l'oublie totalement le jour. J'écoutais aussi ce FBI-man et je me demandais pourquoi il employait tout le temps "darron" et non "papa" ou "mon père". Argot ? Pudeur ? Quelle est la véritable relation de cet homme à son père ? Je pensais à Céline et au mot "darron" qui apparaît souvent .dans ses livres ...

                                          fbi_carte

Je suis allé chercher mon blouson dans la salle de concert et suis revenu avec près du comptoir. Le mec FBI parlait avec quelqu'un d'autre. Quelques instants plus tard un jeune homme m'adresse la parole. Il me tend une grande main, je la serre. Poignée de main virile, ça c'est du mek ! Moins de trente ans, tête rasée, habillé militaire, assez grand, un beau regard. Il s'appelle Elouenn, il est actuellement à la recherche de travail. Je me présente, je dis ce que je fais, tout ça. Lui, il a un projet précis dans la vie c'est devenir conservateur du Patrimoine. J'avoue que j'ai failli tomber à la renverse, il n'a pas vraiment le look de ce que je peux imaginer d'un conservateur du Patrimoine. Il me parle d'un ami qui est en train de rédiger une thèse qui traite des fougères. La fougère est en effet un formidable marqueur car il a constaté qu'il y a corrélation entre la densité des fougères au mètre carré et l'existence de constructions anciennes dans les sous-sols. Même chose pour les chardons, dans les Monts d'Arrée où il y aurait une ancienne ferme romaine, ses fondations sont matérialisées par des touffes de chardons en surface. La terre a une mémoire ! Et il me parle des fouilles qu'il a faites. Il est passionné ce type. Il connaît pas mal de choses. Si je m'attendais à trouver ce genre de personnage à Rostrenen. En l'écoutant je ne peux m'empêcher de prendre du recul et d'objectiver la scéne que je vis: je me trouve dans un bar du centre Bretagne, il est minuit passé et je discute avec quelqu'un que je ne connais pas de fougères et d'archéologie ! Assez dingue quand même. Je me dis que je me trouve là à l'heure incertaine et dangereuse des sorties de bars. J'essaie de distinguer ce qui dans son discours est provoqué par l'ingestion de bière mais ce qu'il dit paraît cohérent. Tout se tient.

                                  fougere      

                                                     (Fou, j'erre)

Pendant que je discutais avec Monsieur FBI je regardais les autres personnes qui se trouvaient dans le bar. Pas mal de monde était accoudé au comptoir, il fallait se dépêcher de consommer avant la cloche. (A vous de savoir qui est la cloche ! Non, non, je ne fais pas dring! dring !) Et j'ai coisé le regard d'une jeune femme. Jusque là rien que de bien normal (j'adore cette expression, bref). Bon je retourne à ma conversation sur le théme du "darron". Passionnant. Mais je repensais à ce regard, quelque chose me travaillait. C'était l'intensité du regard, sa durée aussi. Donc je laisse à nouveau traîner mon regard vers le comptoir d'en face. Et bingo, je recroise le regard de cette fille. Bon, ça s'est déroulé très vite encore. Si vite que je n'ai pas eu le temps de comprendre. J'ai dû rester incrédule. Ce sont des choses qui se passent en des fractions de seconde. Là encore je n'ai pas bien saisi, je dois être assez bête dans le fond. Très peu de temps après je regarde à nouveau vers elle et nous recroisons nos regards. Et là je comprends ! Je lui plais. Ting comment je suis trop fort pour comprendre les choses des relations humaines moi ! Comme dit mon darron je suis intelligent mais faut m'expliquer longtemps ! Et là j'ai tenu mon regard, histoire qu'elle comprenne que j'avais compris. Non, mais ! Il m'a quand même fallu trois regards pour que je saisisse. ça devait me paraître incroyable de plaire. Cette jeune femme, une petite charmante jolie brune avec un beau petit décolleté, était en pleine conversation avec un grand brun barbu, genre bûcheron. Il était en train de l'entreprendre en se tenant accoudé au comptoir. Bon, j'étais content de ma soirée, je n'étais pas venu pour rien. Je dois dire qu'une fois que j'avais compris que je lui plaisais je ne l'ai plus regardée du tout ! J'ai ensuite été halpagué par Elouenn.

Bon, la cloche avait sonné. Je me dis que je devais prendre une photo pour immortaliser cette soirée. J'avais emporté mon numérique avec moi, il fallait bien que je sorte le petit oiseau et le zoom panoramique. Et c'est là que les choses se sont gâtées. J'ai pris une photo de Leninou alias Bubu alias Fred et Monsieur FBI l'a mal pris. Il m'a demandé pourquoi je prenais une photo, je lui ai répondu que c'était pour garder un souvenir. Là il m'a sorti que jétais des Renseignements Généraux et que je venais les espionner ! Bon, s'il était du FBI je pouvais moi être des RG (ou plutôt de RG512, mdr) !!!! Bon, j'ai falli lui dire que j'étais du Ministère de la Justice mais il n'aurait pas compris. Il n'était plus en état. Seulement en état de me provoquer et de me demander de sortir sur le trottoir afin qu'on règle notre différend entre hommes. C'était pitoyable et risible à la fois. Il ne tenait presque pas sur ses jambes et il voulait me défier ! Je n'ai pas répondu, je l'ai ignoré, il avait l'alcool méchant. Je n'ai dû mon salut qu'à Leninou alias Bubu alias Fred de ne pas finir en bouillie, écrasé sous les coups de poing de ce terrible agent du FBI. Merci Leninou alias Bubu alias Fred, merci mon sauveur !!!!!!!!

Bon, la soirée était finie, j'allais pouvoir rentrer sain et sauf à Riec. Je dis au revoir à Leninou alias Machin alias Trucmuche. Poignée de main virile et tappe dans le dos. Il me fait rire une dernière fois. Il est 1 heure du matin, je serai rentré vers 2h. Je quitte Rostrenen, je repasse devant le panneau qui indique la direction du Henri iV, je vais me souvenir de cet hôtel moi ! Je mets France Musique, il y a une rediffusion d'une émission sur Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner, ça a l'air d'être bien chiant mais je laisse tout de même. Je n'écouterai que d'une oreille et je laisserai gamber mon esprit. C'était une soirée sympa, je me serais fait une autre idée de Rostrenen et des gens qui y habitent, je n'aurai plus peur d'y aller. Je pourrai dire fièrement à mes petits-enfants sur mon lit de mort "hé bien vous voyez, je me suis rendu sans peur et sans reproche dans le Kreiz Breizh et j'en suis revenu". "J'ai vaincu les virages, la pluie et le FBI !" J'avais tellement laissé mon esprit gambader que j'en ai grillé un stop. Je m'en suis rendu compte trop tard, j'ai freiné, la route état mouillée, je roulais un peu vite ... Je pensais rencontrer un camion qui allait venir de la droite mais je n'ai pas senti de choc ! En une fraction de seconde je me suis préparé à une collision et j'ai pensé à un camion, je ne sais pas pourquoi. Je me suis rendu compte quelques minutes plus tard que je n'avais pas vu ma vie défiler devant moi, ce devait être le signe que je n'allais pas mourir. La vie tient à peu de choses parfois. Mourir sur the road from Rostrenen aurait peut-être fait de moi une légende, cf James Dean. Bon, ok, ce n'était pas à Rostrenen mais y a des similitudes quand même nan ?

                             voiture_de_james_dean

                                   (Que c'est la voiture d'un mythe !!!)

J'ai repris ma route, je me suis calmé. Wagner m'accompagnait, tout devait bien aller. La route retour m'a semblé courte. Je suis passé près de la route qui menait à la maison de mes grands-parents paternels. Maison vendue, souvenirs émus. 2 h, Riec, c'est fini. Je me couche. J'ai les oreilles qui bourdonnent, je m'endors vite.

Merci Leninou. Merci Bubu. Merci Fred.

    jd300068

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22 février 2006

Pa(ra)no ???

Voici le 2ème opus de la désormais très fameuse rubrique "Tombé dans l'...". Devant l'avalanche de mails de félicitations je donne suite à la rubrique...

jd300050    jd300035

Bon, certains esprits, malins bien sûr, vont me dire que c'est simple. Qu'il n'y a qu'à fixer ces panneaux pendant 5 minutes, de fermer les yeux et de se diriger de mémoire vers le lieu-dit tant convoité! Bien dit mais n'oubliez tout de même pas d'ouvrir les mirettes de temps en temps sinon vous risquez de foncer dans un panneau indicateur par exemple. Remarquez, vous seriez tombés dans le panneau comme ça ! (Super, j'ai réussi à placer cette blague foireuse! Et ni vu ni connu en plus).

Bien sûr ce serait trop facile de prendre ces panneaux en photo sur son appareil numérique et de se rapporter à son écran LCD en cas de trou de mémoire mais vous êtes forts en mentalisation spatiale of course ? C'est trop simple de (L)CD à la technologie moderne !

(Rappel : ces photos sont de précieuses archives personnelles).

Cette rubrique "Tombé dans l'..." est sponsorisée par un grand laboratoire pharmaceutique qui fabrique des médicaments contre les céphalées suite à la lecture de ces panneaux indicateurs en particulier (et de ce blog en général, mdr). Par décence, et surtout pour que je n'aie pas de contrôle fiscal suite au chèque faramineux que je viens de recevoir en pièce jointe de ce labo, je tairai son nom. Oooopss, ça !

upsa


22 février 2006

Ne me dites pas no !!!

Ce n'est pas sans un frémissement certain de mon corps en entier, sans une agitation de mon âme et de mes doigts sur le clavier que j'inaugure ce soir une nouvelle rubrique. Que dis-je ? Que je crée une rubrique car vous l'avez sûrement remarqué, je n'avais pas jusqu'à ce jour formalisé de rubrique. J'ai reçu nombre de lettres d'insultes, d'e mails de réclamations, de fax d'injures (et même de demandes en mariage mais ça c'est autre chose !) me sommant de combler ce manque infâme. J'obtempère donc devant la pression. Je conçois bien que les Cartésiens que vous êtes sont en demande (légitime bien sûr) de cadre, de rigueur, de manière de classer les billets que j'écris. Vox populi, vox Dei. Et pace vobiscum. Et pour les siècles et les siècles. Amen.

Donc, mes chers frères, mes chères soeurs, en ce mardi 22 février de l'an de grâce 2006 que fait notre Seigneur, voici sans plus attendre LA rubrique ....... (roulements de tambour, spotlights sur le blog, zoom sur le titre de la rubrique) : "Tombé dans l'.....".

En fait, j'explique, c'est une rubrique à la gloire des hommes de la DDE (Direction Départementale de l'Equipement). Je dis "des hommes" car je ne visualise pas des femmes réalisant ce genre de trucs. Bref, à la gloire des hommes de la DDE qui conçoivent ce type de panneau indicateur. Sans plus attendre en voici un exemple:

                            jd300052

                                             (Photo: Archives personnelles)

Bon, vous allez me dire, c'est tout bêtement un panneau indicateur. A priori je suis d'accord avec vous. A priori seulement. Car je vous le rappelle humblement que la fonction d'un panneau indicateur c'est ..... d'indiquer et ce de manière la plus simple possible. Sauf que certains panneaux ont la fâcheuse tendance d'être hyper complexes et ne servent pas à grand chose. Je salue ici la louable intentention des hommes de la DDE d'essayer .... enfin de vouloir nous faciliter la vie afin que nous puissions nous rendre à Kérandivez sans encombre et dans le plus bref des temps. Louable est l'intention mais discutable est la réalisation !

Mettez-vous en effet à la place du plus bête des Béotiens qui ne soit pas versé dans la langue bretonne (je parlerai ici des panneaux indicateurs repérés en Bretagne en effet). Non seulement il doit mémoriser des noms de lieux-dits en breton qui commencent tous par Ker- mais encore il doit faire un effort incommensurable de mentalisation afin de graver ce panneau dans son cerveau. Comment peut-il s'en (Ker-) souvenir ? Qu'en pensent les Cartésiens ?

Ce premier panneau est bien sûr un apéritif, une espèce de mise en bouche de mentalisation. Il est assez simple mais savoureux tout de même. J'en ai repéré 5 aujourd'hui dans le Nord Finistère autour de Saint-Vougay et de Bodilis, la Bretagne profonde quoi!

En voici un autre dans le même tonneau:

                                             jd300053

Bon, ok, je commence petit jeu mais je ne veux pas vous effrayer. @ + pour cette rubrique !

16 février 2006

No way...... the return !

                            jd300012

Bon dans la série "Madame et Monsieur Ecriteau ont un fils" aujourd'hui j'ai le plaisir de vous annoncer la naissance de "Local Vélos - Sans Issue". Pas un prénom facile à porter!!


7 février 2006

Il suffirait d'un cygne ...

                                                 Un cygne

                                       Un cygne avance sur l'eau
                                       tout entouré de lui-même,
                                       comme un glissant tableau;
                                       ainsi à certains instants
                                       un être que l'on aime
                                       est tout un espace mouvant.

                                       Il se rapproche, doublé,
                                       comme ce cygne qui nage,
                                       sur notre âme troublée...
                                       qui à cet être ajoute
                                       la tremblant image
                                       de bonheur et de doute.

                                       Rainer Maria RILKE (1875-1926)

Ceci est le texte d'un poème de Rilke mis en musique par Paul Hindemith (1895-1963) que nous répétons actuellement dans la chorale dont je fais partie. J'adore ce texte, on y perçoit le côté mouvant des mots et des sentiments dans l'ondulation des phrases. Ce court texte est très difficile à chanter pour le baryton-basse néophyte que je suis. Très difficile mais très beau.

Pas d'autres commentaires.


7 février 2006

A cygne of times ...

Pour poursuivre dans les signes, voici une libre composition, mélange issu de deux textes. Un de Rainer Maria Rilke (1875-1926), l'autre de Jean-Jacques Goldman (né en 1951). Je n'ai changé que la ponctuation et j'ai opéré des regroupements de phrase. Le texte de Rilke est en italique.

Il suffira d'un signe, un matin.

Un matin tout tranquille et serein un cygne avance sur l'eau.
Quelque chose d'infime, c'est certain, tout entouré de lui-même.
C'est écrit dans nos livres, en latin, comme un glissant tableau.

Déchirées nos guenilles de satin. A
insi à certains instants, les fers à nos chevilles.

Loin bien loin : un être que l'on aime.
Tu ris mais sois tranquille, un matin est tout un espace mouvant.


J'aurai tout ce qui brille dans mes mains

Regarde ma vie tu la vois face à face.
Dis-moi ton avis que veux-tu que j'y fasse, i
l se rapproche, doublé,

Nous n'avons plus que ça au bout de notre impasse, comme ce cygne qui nage.
Le moment viendra tout changera de place sur notre âme troublée …

L'acier qui nous mutile, du satin, q
ui à cet être ajoute nos blessures inutiles au lointain.
Nous ferons de nos grilles des chemins, nous changerons nos villes en jardins.
Et tu verras que les filles, oh oui tu verras bien, l
a tremblante image, auront les yeux qui brillent. Ce matin, plus de faim, de fatigues ; des festins de miel et de vanille, et de vin, de bonheur et de doute.

Pas de commentaires non plus.

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